Je suis Nordpresse depuis déjà pas mal d'années. J'ai beaucoup d'affection pour cette page, et pour son créateur, qui a mis énormément de sa personne, au risque de se fragiliser, pour porter des idées, une sensibilité, un message. C'est pas facile de faire ça. Et ça sert. On en parle dans les écoles du secondaire à l'université, on cite le site (lulz) dans des mémoires et des thèses, et beaucoup de gens ont commencé à se méfier de ce qu'ils lisaient quand ils ont commencé à lire des histoires de vieux partouzards carolos ou de condamnés à mort qui mangent des bébés (la meilleure époque du site, les vrais sachent). J'ai beaucoup réfléchi avec Nordpresse. Je ne serais pas la même personne aujourd'hui si ce site de réinformation critique n'avait pas existé. Si Sudpresse s'en prend à Nordpresse aujourd'hui, c'est nettement parce qu'ils ne comptent pas remettre en compte leurs pratiques. Malgré des pratiques éthiquement inacceptables jouant avec le seuil de la légalité et abusant d'un laxisme net des organes de contrôle, Sudpresse continue sur sa lancée de détruire peu à peu l'information pour la remplacer par le clic. Si c'était un journal privé, juste un égout à ciel ouvert parmi d'autres, finalement, bah, tant pis hein. Mais c'est un journal subventionné, qui emploie ses subventions pour monétiser le putaclic, la désinformation, les images de drames parfois volées si l'on se fie aux nombreux et alarmants témoignages de victimes de Sudpresse réclamant depuis parfois des années que cesse une politique de harcèlement systématique et de destruction de leur intimité et vie privée. Sudpresse pourrait se remettre en question et évoluer, reconnaitre qu'ils se sont mal comportés. Mais voyant les annonceurs refuser de voir leur marque associée à des titres voyeuristes et indécents, Sudpresse a décidé de s'en prendre à la personne qui symbolise une indignation pourtant généralisée. Pour l'exemple. Puis sans doute aussi juste pour lui faire du mal. Sudpresse montre là tout le cynisme des possédants : on abuse du déséquilibre économique entre une entreprise se finançant notamment avec des fonds publics, et un particulier qui, même victorieux, finira de toute façon fatigué, choqué, appauvri d'un temps et d'une énergie considérable. Appauvri d'une partie de son optimisme aussi. Ce sera toujours une victoire pour Sudpresse, parce que ce sera une nouvelle démonstration de force et d'impunité. Quand t'as du fric, un fric que tu dérives en l'occurrence du public, ton rapport au droit, à la punition, n'est pas le même que celui du tout venant. Cet odieux cynisme ne peut pas continuer. Ce n'est pas Vincent Flibustier qui devrait être trainé devant un tribunal. Ce n'est pas lui qui fait son blé en volant des photos de cadavres et en tournant ses phrases d'accroche sur Facebook de telle manière que l'internaute aura envie de cliquer pour dénicher l'un ou l'autre détail sexuel, pédophile, gore dans l'article. C'est Sudpresse. Faut-il posséder effectivement du contenu de ce type pour pouvoir être accusé de monétiser sa diffusion ? Dans les faits, Sudpresse diffuse l'idée sur les réseaux sociaux qu'ils possèdent ce type de contenu. Moi, j'appelle ça vendre un produit. Vendre un produit illégal, même si on ne détient pas le produit, ça n'est pas illégal en soi ? Si c'est un bête type qui a consacré plusieurs années de sa vie à dénoncer le crime qui est attaqué et pas le criminel qu'il dénonce, c'est que la justice ne fait pas son travail. Et si ça n'est pas le cas, on ne vit pas dans un état de droit.