Gilles,
Comme te l’a écrit notre collègue Yassine, on ne meurt vraiment que lorsque l’on est oublié.
Toi Gilles tu ne le seras pas.
Comment oublier ce corps qui semblait indestructible, mais si fragile. Si sensible.
Comment oublier ton sourire, ta voix grave et chaleureuse,tes anecdotes du matin, et les blagues de toto qui nous ont tant fait rire.
Comment oublier tes appels à la solidarité lors des grèves, tes tracts drôles et touchants qui en ont laissé plus d’un perplexe.
Gilles tu étais généreux.
La solidarité n’était pas un vain mot pour toi,tu avais reçu en héritage de ton grand père ces valeurs humaines qui ont guidé ta vie.
Ton grand père mineur de fond avait souffert et lutté pour une vie meilleure et jamais tu n’oubliais les plus démunis.
Tu avais à cœur de te battre contre toutes ces injustices.
Tu admirais ceux qui avaient eu le courage de se lever contre l’oppression, de résister, de s’engager.
Tu as dignement porté le flambeau de ton grand père que tu as transmis à tes enfants.
Pour Patricia et toi, Benjamin, Candice et Thibault ont toujours été la prunelle de vos yeux, tu en étais si fier, tu leur donnais tant, et ils te le rendaient bien.
Benjamin perpétue tes valeurs. Son implication auprès d’associations caritatives à Strasbourg et sa volonté politique de modifier le sort de l’Angola où vous avez vécu six ans en témoignent.
Candice et Thibault, le moment venu, sauront suivre la route que tu leur as montrée.
Question éducation, vous avez pleinement réussi sauf sur un point celle du petit dernier Flocon, votre caniche blanc et vous savez bien pourquoi.
Gilles,
tu étais un terrien, tu aimais les montagnes, les forêts de tes Vosges d’adoption, les plantes, les arbres.
Tu le disais, si tu n’avais pas été prof de maths tu aurais été horticulteur.
Ces maths, tu les enseignais avec passion et modestie, et il était plus important pour toi d'apprendre à un minot comment tracer un trait droit avec sa règle
que de résoudre une équation du troisième degré.
A travers les maths, tu leur montrais la vie, simplement.
Tu parlais souvent de chiffres, mais derrière, l'émotion n'était pas loin. Et les mots, la poésie, la musique pourquoi pas.
Tu aimais les belles démonstrations plus que les équations compliquées... un jour, on parlait d’un théorème,de la géométrie dans l'espace, oui, mais avec des ballons et des ficelles...
C'était ces mathématiques là que tu aimais, ces mathématiques là que tu montrais à tes élèves.
Et parfois,s’échappait un couplet d’une chanson de Ferré,une réplique d’un film que tu aimais bien,un petit quelque chose,une idée à transmettre,et les maths prenaient une autre dimension.
Gilles, tu vas nous manquer,
Comme disait Lino Ventura que tu aimais tant : « au revoir L’Ami, au revoir Camarade.»
Alice,Sandrine,Pierre et Thierry.
Lycée Victor Hugo
Marrakech